Statistiques 2015 sur les infractions contre la personne commises dans un contexte conjugal au Québec
Faits saillants
En 2015, l’ensemble des services de police du Québec ont enregistré 19 406 infractions contre la personne commises dans un contexte conjugal. Ces infractions représentent près du tiers (30,2 %) de tous les crimes commis envers la personne.
Plus de la moitié de ces infractions concerne des voies de fait de niveau 1 (11 207). Dans une moindre mesure, nous trouvons les voies de fait de niveau 2 (2 212), les menaces (2 097) et le harcèlement criminel (2 256).
Parmi les crimes les plus graves, notons les homicides (11), les tentatives de meurtre (36) ainsi que les voies de fait de niveau 3 (48).
Les femmes sont les principales victimes (78 %). Par rapport aux enlèvements, elles représentent 100 % des victimes. Dans des proportions tout aussi considérables, elles sont victimes d’agressions sexuelles (97,4 %), de séquestration (96,9 %), d’intimidation (91,3 %), de voies de fait de niveau 3 (87,5 %) et de harcèlement criminel (86,3 %).
Un peu plus de la moitié des victimes ont moins de 40 ans, soit 50,7 %.
Dans 45,6 % des cas, les auteurs présumés sont les conjoints ou conjointes des victimes, tandis que 32,6 % sont les ex-conjoints ou ex-conjointes et 10,3 % sont les amis ou amies intimes.
Méthodologie
Source de données
Les données sur les infractions contre la personne commises dans un contexte conjugal publiées par le ministère de la Sécurité publique (MSP) concernent les victimes âgées de 12 ans et plus dont l’auteur présumé est le conjoint ou la conjointe, l’ex-conjoint ou l’ex-conjointe, l’ami ou l’amie intime ou l’ex-ami ou l’ex-amie intime de la victime. Aux fins de cette analyse, nous considérons les homicides, les tentatives de meurtre, les agressions sexuelles, les voies de fait, les enlèvements, les séquestrations, le harcèlement criminel, les menaces, les appels téléphoniques indécents ou harcelants ainsi que l’intimidation.sup1
1. Tableau A Description des infractions commises contre la personne dans un contexte conjugal selon le type de violence employée.
Quant à la provenance des données, elles sont issues du Programme de déclaration uniforme de la criminalité fondé sur l’affaire (DUC 2.2) auquel les corps de police participent, contribuant par le fait même à enrichir cette banque de données. Selon les règles du Programme DUC 2.2, sauf exception, une infraction contre la personne est enregistrée pour chaque victime lors d’un événement criminel. Si une même victime subit plus d’une infraction lors du même événement, seule l’infraction la plus grave est prise en compte.
L’extraction des données de la criminalité de 2015 a été complétée au 1er mars 2016 afin de permettre aux corps de police de compléter leurs enregistrements. À ce moment, les données compilées de l’année 2014 sont actualisées et deviennent définitives.
Analyse des données
Cette collecte d’informations sur les événements criminels, par l’entremise du Programme DUC 2.2, rassemble des données sur les caractéristiques des victimes et des auteurs présumés, la nature des liens entre les victimes et les auteurs présumés, le lieu où est survenu l’événement, la présence d’une arme, la gravité des blessures, etc. Ces données sont ensuite analysées afin d’établir un portrait statistique général des infractions sexuelles au Québec. La plupart des données présentées sont appuyées par un tableau ou un graphique.
Pour les calculs (somme, taux, variation, etc.), nous utilisons la valeur réelle qui peut s’étendre jusqu’à 15 chiffres après la virgule et non pas la valeur affichée dans les tableaux et les graphiques qui est limitée à 1 chiffre après la virgule. Calculer à partir de la valeur réelle assure l’exactitude optimale des résultats, particulièrement avec des nombres comportant des décimales.
Taux d’infractions par 100 000 habitants
L’analyse des taux d’infractions par 100 000 habitants permet de comparer la fréquence des infractions, que ce soit entre des années, entre des territoires ou entre des groupes de la population (sexe ou âge). Le taux d’infractions est calculé de la façon suivante : nombre d’infractions/population visée multiplié par 100 000. Il est à noter que nous ne prenons en considération que la population du Québec pour les besoins de cette étude, soit 7 219 438 habitants*.
*Institut de la statistique du Québec (2016). Population et structure par âge et sexe. [En ligne]. (Page consultée le 1er mars 2016).
Le phénomène de la violence conjugale
Pour analyser le phénomène complexe de la violence conjugale, il est primordial de bien le définir. Dans ce but, est ici retenue la définition adoptée par le gouvernement du Québec dans son Plan d’action gouvernemental 2012-2017 pour contrer la violence conjugale (2012) :
La violence conjugale comprend les agressions psychologiques, verbales, physiques et sexuelles ainsi que les actes de domination sur le plan économique. Elle ne résulte pas d’une perte de contrôle, mais constitue, au contraire, un moyen choisi pour dominer l’autre personne et affirmer son pouvoir sur elle. Elle peut être vécue dans une relation maritale, extra-conjugale ou amoureuse, à tous les âges de la vie (p. 1).
Le chiffre noir de la violence conjugale
Selon l’Enquête sociale générale (ESG) réalisée par Statistique Canada en 2015 auprès de la population canadienne âgée de 15 ans et plus, 159 804 personnes résidant du Québec déclarent avoir subi de la violence conjugale au cours des 5 dernières années. À cet égard, Statistique Canada révèle que le Québec enregistre un taux de violence conjugale autodéclarée de 3,5 %, ce qui est légèrement inférieur aux infractions déclarées à l’ensemble des services de police des provinces canadiennes qui présentent un taux de 3,9 %.
Qui plus est, la violence conjugale figure parmi les crimes les plus difficiles à dénoncer aux autorités policières en raison du type de relation qui unit la victime à son agresseur. Ainsi, une victime qui vit une situation de dépendance par rapport à son agresseur aura davantage de difficulté à dénoncer la violence qu’elle subit (Thomassin, 2000).
Pour toutes ces raisons, les données dont nous disposons pour réaliser notre analyse ne présentent qu’un portrait partiel de la problématique de la violence conjugale.
Introduction
La violence conjugale est un phénomène social complexe et multifactoriel dont l’ampleur ainsi que les conséquences économiques, sociales et humaines sont considérables pour la collectivité québécoise. Depuis 2010, 115 420 infractions contre la personne commises dans un contexte conjugal ont été signalées aux autorités policières et 74 d’entre elles concernent des homicides. Malgré les campagnes de sensibilisation faites auprès de la population, la judiciarisation des auteurs présumés depuis 1986 et la mise en place de divers programmes pour aider les victimes et les agresseurs, la violence conjugale demeure préoccupante.
L’analyse des statistiques annuelles sur les infractions criminelles contre la personne commises dans un contexte conjugal s’avère un outil utile pour accroître les connaissances sur cette problématique qui perdure au Québec. Entre autres, elle contribue à apporter un éclairage sur les différents types d’infractions liés à la violence conjugale, à dresser les caractéristiques des auteurs présumés et des victimes, à établir un portrait régional et à étudier son évolution dans le temps.
Diffusées annuellement par le MSP, ces statistiques répondent à l’un des engagements du Plan d’action gouvernemental 2012-2017 en matière de violence conjugale (Gouvernement du Québec, 2012). Elles s’adressent donc à toute personne intéressée par cette forme de violence, car elle concerne notre société.
Dans le premier chapitre de ce document sont présentées les statistiques concernant la sévérité ainsi que l’évolution des infractions contre la personne commises dans un contexte conjugal sous différents angles. Dans le deuxième, nous dressons une analyse étayée des différentes infractions liées à la violence conjugale. Dans le troisième, nous analysons les régions administratives où cette forme de criminalité sévit davantage. Enfin, les profils généraux des victimes et des auteurs présumés sont présentés aux quatrième et cinquième chapitres.
Au fil des pages, de courts encadrés informatifs sur des sujets liés aux infractions contre la personne commises dans un contexte conjugal sont également présentés. Deux annexes achèvent le rapport. La première définit les différents types d’infractions analysés et la seconde contient quelques tableaux complémentaires.
Chapitre 1 : Sévérité et évolution des infractions
1.1 Sévérité des infractions
En 2015, les infractions contre la personne commises dans un contexte conjugal ont fait 19 406 victimes comparativement à 18 840 en 2014. De ce nombre, 8 207 ont souffert de blessures physiques et, parmi elles, 163 ont été blessées grièvement. Rappelons qu’une infraction contre la personne est enregistrée pour chaque victime lors d’un événement criminel. Par conséquent, le nombre d’infractions correspond au nombre de victimes 2. En 2015, les données font état de 11 personnes assassinées dans un contexte conjugal, soit 8 femmes et 3 hommes. Il s’agit du même nombre qu’en 2014.
Toutes les victimes d’infractions contre la personne commises dans un contexte conjugal représentent près du tiers (30,2 %) de l’ensemble des victimes de tous les crimes commis envers la personne (64 205) (graphique 1). C’est d’ailleurs lorsqu’il est question du contexte conjugal que nous repérons une proportion supérieure de victimes de séquestration (60,1 %). Il en va de même pour les victimes de harcèlement criminel (2 256) dans un contexte conjugal, qui représentent près de la moitié (48,1 %) de toutes les victimes de harcèlement criminel (4 689) au Québec. Quant aux voies de fait de niveau 1, on relève que près de 4 personnes sur 10 (38,2 %) en ont été victimes dans un contexte conjugal.
2. Prenez note que certaines infractions peuvent ne comporter aucune victime. Il est donc possible que le nombre de victimes diffère du nombre d’infractions pour ce qui est de l’ensemble des infractions contre la personne comme c’est le cas pour les délits liés au harcèlement criminel.
Catégorie d'infractions | Pourcentage |
---|---|
a : Données actualisées p : Données provisoires Source : Ministère de la Sécurité publique. Données du Programme DUC 2.2 | |
Homicide | 13,9 |
Tentative de meurtre | 16,9 |
Agression sexuelle | 15,2 |
Voies de fait de niveau 3 | 21,1 |
Voies de fait de niveau 2 | 24,3 |
Voies de fait de niveau 1 | 38,2 |
Enlèvement | 18,5 |
Séquestration | 60,1 |
Harcèlement criminel | 48,1 |
Menaces | 15 |
Appels téléphoniques indécents ou harcelants | 30,2 |
Intimidation | 10,2 |
Total | 30,2 |
1.2 Évolution des infractions
En 2015, nous assistons à une hausse de 2,5 % du taux d’infractions commises contre la personne dans un contexte conjugal. Cet accroissement fait écho à la hausse de 1 % du taux de l’ensemble des crimes contre la personne enregistrée durant la dernière année.
En dépit de cette récente recrudescence, aucune tendance nette ne se dégage de l’évolution des infractions commises contre la personne dans un contexte conjugal qui est plutôt marquée par de nombreuses fluctuations observées durant les 10 dernières années. À l’opposé, une tendance à la baisse plus précise se dessine pour l’ensemble des crimes contre la personne, puisque le taux est en décroissance régulière depuis 2006, et ce, malgré la légère augmentation notée durant la dernière année.
a : Données actualisées p : Données provisoires Source : Ministère de la Sécurité publique. Données du Programme DUC 2.2 | ||
Année | Infractions contre la personne commises dans un contexte conjugal | Crimes contre la personne |
---|---|---|
2006 | 266,6 | 1093 |
2007 | 258,4 | 1061,7 |
2008 | 255,2 | 1064,9 |
2009 | 264,1 | 1059,9 |
2010 | 275,6 | 1036,9 |
2011 | 277,6 | 1018,3 |
2012 | 279,6 | 1011,7 |
2013 | 264,4 | 949,3 |
2014a | 262,2 | 915,4 |
2015p | 268,6 | 924,8 |
Chapitre 2 : L’analyse des infractions
Comme il est possible de le constater au graphique 3, plus de la moitié des infractions perpétrées dans un contexte conjugal concerne des voies de fait de niveau 1 (11 207). Dans des proportions moindres, nous trouvons le harcèlement criminel (2 256), les voies de fait de niveau 2 (2 212) et les menaces (2 097).
Dans les sections suivantes, nous vous proposons une analyse approfondie de chacune des infractions contre la personne pouvant être perpétrée dans un contexte conjugal selon la forme de violence à laquelle elle se rattache, soit la violence physique, sexuelle et psychologique ou économique.
Catégorie d'infractions | Pourcentage |
---|---|
a : Données actualisées | |
Voies de fait de niveau 1 | 57,8 |
Voies de fait de niveau 2 | 11,4 |
Menaces | 10,8 |
Harcèlement criminel | 11,6 |
Séquestration et enlèvement | 3,6 |
Agression sexuelle | 3 |
Autres* | 1,8 |
2.1 La violence physique
2.1.1 Stabilité des homicides conjugaux
En 2015, 11 personnes ont perdu la vie dans un contexte conjugal, soit le même nombre qu’en 2014. En lien avec ce constat, nous relevons que le taux d’homicides conjugaux est stable depuis 2007 . À l’inverse, pour la première fois depuis 2012, un accroissement de 12,9 % de l’ensemble des homicides commis au Québec a été enregistré en 2015 (79) comparativement à 2014 (70).
Catégorie d'infractions | 2006 | 2007 | 2008 | 2009 | 2010 | 2011 | 2012 | 2013 | 2014a | 2015p |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
a : Données actualisées p : Données provisoires Source : Ministère de la Sécurité publique. Données du Programme DUC 2.2 | ||||||||||
Homicides conjugaux | 20 | 12 | 12 | 17 | 13 | 12 | 14 | 13 | 11 | 11 |
Ensemble des homicides | 91 | 90 | 91 | 85 | 80 | 100 | 106 | 73 | 70 | 79 |
En rupture avec les années précédentes où les femmes représentaient la quasi-totalité des victimes, 3 hommes (27,3 %) ainsi que 8 femmes (72,7 %) ont été victimes d’homicides conjugaux en 2015. Dans la majorité des cas, les auteurs présumés ont tué leur victime en la poignardant à l’aide d’un couteau (4) ou en employant leur force physique (3). Parmi ces 11 victimes, précisons que 7 ont été tuées par leur conjoint (63,6 %). Également, nous relevons que 18,2 % des victimes ont été assassinées par leur ami intime et une proportion identique par un ancien partenaire amoureux (1 ex-conjoint et 1 ex-ami intime).
3. Tableau B. Nombre et taux d’infractions contre la personne commises dans un contexte conjugal selon la catégorie, Québec, 2006 à 2015, p. 30.
2.1.2 Plus du sixième des tentatives de meurtre survient dans un contexte conjugal
En 2015, plus du sixième (16,9 %) des tentatives de meurtre commis dans l’ensemble du Québec est survenu dans un contexte conjugal. Les femmes constituaient la principale cible des tentatives de meurtre dans un contexte conjugal (80,6 %). Par ailleurs, 37,5 % des auteurs présumés emploient leur force physique et 34,4 % utilisent un couteau pour tenter de tuer leur victime. Il est à noter que, parmi les 36 victimes, 37,5 % (12) ont été blessées grièvement.
2.1.3 Près de 7 victimes sur 10 ont subi des voies de fait
Près de 7 victimes sur 10 (69,4 %) ont subi des voies de fait de niveaux 1 à 3 dans un contexte conjugal en 2015. Ces statistiques démontrent que la violence physique est le délit le plus signalé aux corps de police. Depuis les 2 dernières années, nous remarquons une augmentation du nombre de victimes de voies de fait (niveaux 1 à 3). En effet, ce dernier s’est accentué de 1,4 % en 2014 et de 3,5 % en 2015. En dépit de cette hausse, la gravité de la violence employée pour ce type d’infractions a diminué en 2015. Entre autres, nous relevons une réduction de 14,3 % du nombre des voies de fait de niveau 3 ainsi qu’une diminution de 3 % des voies de fait de niveau 2.
Catégorie d'infractions | 2010 | 2011 | 2012 | 2013 | 2014a | 2015p |
---|---|---|---|---|---|---|
a : Données actualisées p : Données provisoires Source : Ministère de la Sécurité publique. Données du Programme DUC 2.2 | ||||||
Voies de fait graves niveau 3 | 37 | 44 | 49 | 45 | 56 | 48 |
Agression armée ou causant des lésions corporelles niveau 2 | 2 371 | 2 288 | 2 283 | 2 172 | 2 281 | 2 212 |
Voies de fait simples niveau 1 | 10 647 | 10 681 | 10 979 | 10 614 | 10 670 | 11 207 |
Total | 13 055 | 13 013 | 13 311 | 12 831 | 13 007 | 13 467 |
Dans un peu plus de la moitié des cas, la violence physique employée à l’endroit de la victime occasionne des blessures (53,9 %). Parmi les 7 254 victimes, 1 % (130) d’entre elles ont été blessées grièvement. Notamment, nous relevons que 4 913 auteurs présumés ont utilisé leur force physique, 186 se sont servis d’un objet contondant, 126, d’un couteau et 6, d’une arme à feu pour blesser leur victime.
Dans plus de la moitié des cas (56,8 %), les voies de fait sont commises par un conjoint ou une conjointe, alors que près du quart (23,5 %) sont plutôt perpétrées par un ex-conjoint ou une ex-conjointe. Pour ce qui des relations intimes, nous relevons que 1 575 (11,7 %) victimes ont subi des voies de fait (niveaux 1 à 3) de la part de leur ami ou amie intime, alors que 1 074 (8 %) victimes en ont subi de la part de leur ex-ami ou ex-amie intime. Pour toutes ces raisons, il apparaît donc que les personnes qui vivent une relation amoureuse avec l’auteur présumé sont les principales victimes de voies de fait (niveaux 1 à 3) dans une proportion de 68,5 %. Quant aux anciens partenaires amoureux, ils représentent 31,5 % des auteurs présumés de voies de fait.
Catégorie d'infractions | Conjoint ou conjointe | Ex-conjoint ou ex-conjointe | Ami ou amie intime | Ex-ami ou ex-amie intime | ||
---|---|---|---|---|---|---|
a : Données actualisées p : Données provisoires Source : Ministère de la Sécurité publique. Données du Programme DUC 2.2 | ||||||
Voies de fait graves niveau 3 | 25 | 8 | 7 | 8 | ||
Agression armée ou causant des lésions corporelles niveau 2 | 1 247 | 483 | 250 | 232 | ||
Voies de fait simples niveau 1 | 6 382 | 2 673 | 1 318 | 834 | ||
Total | 7 654 | 3 164 | 1 575 | 1 074 |
2.1.4 Hausse des séquestrations
Selon les données recueillies, les séquestrations commises dans un contexte conjugal représentent 60,1 % (680) de toutes celles perpétrées au Québec en 2015 (1 132). Une hausse remarquable de 63,9 % de cette catégorie d’infractions est observée depuis les 10 dernières années (415 en 2006).
Conformément aux statistiques recueillies, 96,9 % (659) des victimes de séquestration sont des femmes, comparativement à 3,1 % pour les hommes (21). Pour ce qui est de la relation entre la victime et l’auteur présumé, 65,3 % des victimes ont été séquestrées par leur partenaire actuel (conjoint ou conjointe et ami ou amie intime), alors que 34,7 % ont été gardées en captivité par leur ancien partenaire (ex conjoint ou ex-conjointe et ex-ami ou ex-amie intime). Notons que 70 % des auteurs présumés ont utilisé leur force physique pour séquestrer leur victime et que 56,5 % (361) des victimes ont été blessées physiquement. Les femmes de 18 à 24 ans (32,5 %) font partie du groupe le plus à risque d’être séquestré dans un contexte conjugal.
2.1.5 Stabilité des enlèvements
Pour une troisième année consécutive, les femmes sont les seules victimes d’enlèvement (100 %) dans un contexte conjugal. Dans 60 % des cas, la victime a été blessée par l’auteur présumé. Toutefois, nous observons une stabilité du nombre d’enlèvements dans un contexte conjugal, celui-ci demeurant inchangé par rapport à 2014 (15). La séparation peut devenir une situation à risque d’enlèvement. En effet, 60 % des victimes ont été enlevées par un ancien partenaire amoureux (6 ex-conjoints et 3 ex-amis intimes). Soulignons que 60 % (9) des victimes d’enlèvement dans un contexte conjugal ont également subi des blessures.
2.2 La violence sexuelle dans un contexte conjugal
2.2.1 Recrudescence des agressions sexuelles
Que ce soit dans un contexte conjugal ou non, nous assistons à une augmentation des infractions liées aux agressions sexuelles durant la dernière année. À cet égard, l’ensemble des agressions sexuelles (3 870) a connu une hausse de 9,3 % (+ 328), alors que les agressions sexuelles dans un contexte conjugal (588) se sont accrues de 18,8 % (+ 93). Bien que les agressions sexuelles ne constituent que 3 % de l’ensemble des infractions commises dans un contexte conjugal, elles correspondent à près du sixième (15,2 %) de l’ensemble des agressions sexuelles.
Année | Nombre d'agressions sexuelles | |||||
---|---|---|---|---|---|---|
a : Données actualisées p : Données provisoires Source : Ministère de la Sécurité publique. Données du Programme DUC 2.2 | ||||||
2006 | 397 | |||||
2007 | 357 | |||||
2008 | 390 | |||||
2009 | 412 | |||||
2010 | 444 | |||||
2011 | 431 | |||||
2012 | 484 | |||||
2013 | 503 | |||||
2014a | 495 | |||||
2015p | 588 |
Dans une large proportion de 97,2 %, les victimes d’agressions sexuelles dans un contexte conjugal sont des femmes. Quant aux hommes, ils représentent 2,8 % des victimes. Comme il est démontré au tableau 3, les femmes sont agressées sexuellement autant par leur ex-conjointe ou ex-conjoint (28,4 %) que par leur conjointe ou conjoint (28,1 %). Pour leur part, les hommes sont plutôt agressés sexuellement par leur conjoint ou conjointe (40 %) dans de plus fortes proportions. Il est à noter que les hommes ont été agressés sexuellement par un auteur présumé masculin dans 55,6 %. Les femmes, quant à elles, sont majoritairement agressées sexuellement par un auteur présumé de sexe masculin (99,2 %).
Sexe de la victime | Conjoint ou conjointe | Ex-conjoint ou ex-conjointe | Ami ou amie intimes | Ex-ami ou ex-amie intimes |
---|---|---|---|---|
a : Données actualisées p : Données provisoires Source : Ministère de la Sécurité publique. Données du Programme DUC 2.2 | ||||
Femmes | 161 | 163 | 145 | 104 |
Hommes | 6 | 4 | 4 | 1 |
Total | 167 | 167 | 149 | 105 |
Les jeunes filles âgées de 12 à 17 ans sont particulièrement touchées par ce type d’agressions dans un contexte conjugal (170). Notamment, on relève que 44,3 % d’entre elles ont été agressées sexuellement par leur ami ou amie intime et 29,3 % par leur ex-ami ou ex amie intime. Quant aux auteurs présumés, ils sont de sexe masculin dans 98 % des cas.
2.3 La violence psychologique ou économique
2.3.1 Les menaces et l’intimidation
Depuis 2012, une baisse progressive est enregistrée pour ce qui est de la profération de menaces dans un contexte conjugal. Par rapport à 2014 (2 270), on remarque une légère diminution de 7,6 % du nombre d’infractions liées à ce délit en 2015 (2 097). Quant à l’intimidation, nous relevons une importante fluctuation de ce genre d’infraction depuis le début de la saisie de l’information par les corps de police en 2008. Néanmoins, on note une légère hausse de 2,2 % par rapport à 2014, puisque le nombre d’infractions est passé de 90 à 92. Ces deux types d’infractions sont plus fréquemment perpétrés par les ex-conjoints ou ex-conjointes des victimes. Notamment, nous relevons que 54,1 % des menaces dans un contexte conjugal sont formulées par un ex-conjoint ou une ex-conjointe. Il en va de même pour les cas d’intimidation, 56,5 % des auteurs présumés étant des ex conjoints ou ex-conjointes.
2.3.2 Le harcèlement criminel et les appels téléphoniques indécents ou harcelants
Les appels téléphoniques indécents ou harcelants poursuivent leur tendance à la baisse, soit une diminution de 62 % de 2009 (432) à 2015 (164). Dans une proportion de 73,2 %, les ex-conjoints ou ex-conjointes sont les principaux auteurs présumés. Par rapport au harcèlement criminel enregistré en 2015 (2 256), une augmentation de 5,1 % est relevée depuis 2014 (2 147). Le harcèlement criminel dans un contexte conjugal représente 48,1 % (2 256) de tous les cas de harcèlement criminel commis au Québec (4 816) en 2015. Les données révèlent que 66,7 % de ces infractions sont commises par un ex-conjoint ou une ex-conjointe de la victime.
Chapitre 3 : L'analyse régionale
En 2015, la plupart des régions administratives du Québec affichent une augmentation de 3 % du nombre d’infractions contre la personne commises dans un contexte conjugal comparativement à 2014, où une légère baisse de 0,2 % avait été remarquée (Tableau 4). Par rapport au taux d’infractions enregistré pour l’ensemble de la province (268,8), 7 régions présentent des taux supérieurs à cette moyenne . Dans l’ordre, on trouve la Côte-Nord (590,2), l’Abitibi-Témiscamingue (409,3), l’Outaouais (351,8), Laval (332,5), les Laurentides (311,2), Lanaudière (299,5) et Montréal (274) (Graphique 6).
Région administrative | 2013 | 2014a | 2015p | Variation 2013-2014 (%) | Variation 2014-2015 (%) |
---|---|---|---|---|---|
a : Données actualisées p : Données provisoires Source : Ministère de la Sécurité publique. Données du Programme DUC 2.2 | |||||
Bas-Saint-Laurent | 403 | 388 | 394 | -3,7 | 1,5 |
Saguenay–Lac-Saint-Jean | 576 | 581 | 612 | 0,9 | 5,3 |
Capitale-Nationale | 1 488 | 1 457 | 1 691 | -2,1 | 16,1 |
Mauricie | 591 | 644 | 639 | 9 | -0,8 |
Estrie | 544 | 466 | 484 | -14,3 | 3,9 |
Montréal | 4 952 | 4 751 | 4 806 | -4,1 | 1,2 |
Outaouais | 1 085 | 1 172 | 1 172 | 8 | 0 |
Abitibi-Témiscamingue | 464 | 534 | 524 | 15,1 | -1,9 |
Côte-Nord | 392 | 441 | 483 | 12,5 | 9,5 |
Nord-du-Québec | 47 | 45 | 82 | -4,3 | 82,2 |
Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine | 225 | 202 | 201 | -10,2 | -0,5 |
Chaudière-Appalaches | 619 | 592 | 613 | -4,4 | 3,5 |
Laval | 1 138 | 1 330 | 1 225 | 16,9 | -7,9 |
Laval | 1 304 | 1 202 | 1 285 | -7,8 | 6,9 |
Laurentides | 1 550 | 1 558 | 1 608 | 0,5 | 3,2 |
Montérégie | 2 944 | 2 948 | 3 030 | 0,1 | 2,8 |
Centre-du-Québec | 551 | 529 | 557 | -4 | 5,3 |
Ensemble du Québec | 18 873 | 18 840 | 19 406 | -0,2 | 3 |
4. Les statistiques pour la région du Nord-du-Québec sont incomplètes en raison de l’absence de données de certains corps de police autochtones. Cette région sera donc exclue de notre analyse régionale.
* Les données pour la région du Nord-du-Québec sont incomplètes en raison de l’absence de données de certains corps de police autochtones. | |
Région | Taux par 100 000 habitants |
---|---|
Bas-Saint-Laurent | 221,8 |
Saguenay–Lac-Saint-Jean | 250,2 |
Capitale-Nationale | 259,2 |
Mauricie | 267,7 |
Estrie | 171,4 |
Montréal | 274,0 |
Outaouais | 351,8 |
Abitibi-Témiscamingue | 409,3 |
Côte-Nord | 590,2 |
Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine | 242,4 |
Chaudière-Appalaches | 167,0 |
Laval | 332,5 |
Lanaudière | 299,5 |
Laurentides | 311,2 |
Montérégie | 230,0 |
Centre-du-Québec | 264,9 |
Ensemble du Québec | 268,8 |
En 2015, la Côte-Nord est la région qui a connu le taux d’infractions contre la personne commises dans un contexte conjugal le plus élevé. Quant au plus fort taux d’homicides ou de tentatives de meurtre dans un contexte conjugal, il est enregistré en Abitibi Témiscamingue (3,9), où 1 homicide et 5 tentatives de meurtre ont eu lieu. Pour ce qui est des agressions sexuelles, les taux les plus élevés sont enregistrés dans les régions de la Gaspésie–Îles de la Madeleine (18,1) et du Bas-Saint-Laurent (13,5).
Les taux les plus bas se trouvent dans la Chaudière-Appalaches (167), en Estrie (171,4) et au Bas Saint Laurent (221,8). Bien que l’Estrie possède l’un des taux d’infractions les plus faibles, elle a tout de même connu une hausse de 3,4 % de son taux d’infractions commises contre la personne dans un contexte conjugal comparativement à 2014 (165,7).
La Côte-Nord (590,2), l’Abitibi-Témiscamingue (409,3) et l’Outaouais (351,8) possèdent les plus forts taux d’infractions contre la personne commises dans un contexte conjugal et affichent également des taux élevés d’homicides ou de tentatives de meurtre (respectivement 1,2, 3,9 et 0,9) ainsi que de voies de fait (respectivement 394,7, 272,6 et 256,4).
a : Données actualisées | ||||||||
Région administrative | Homicide ou tentative de meurtre | Agression sexuelle | Voies de fait (niveaux 1 à 3) | Enlèvement ou séquestration | Harcèlement criminel | Menaces | Autres crimes avec violence | Total |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Bas-Saint-Laurent | 0,0 | 13,5 | 132,9 | 11,3 | 41,1 | 17,5 | 5,6 | 221,8 |
Saguenay—Lac-Saint-Jean | 0,4 | 11,9 | 134,5 | 13,9 | 52,3 | 31,1 | 6,1 | 250,2 |
Capitale-Nationale | 0,6 | 9,8 | 171,7 | 2,5 | 40,3 | 31,4 | 2,9 | 259,2 |
Mauricie | 0,8 | 8,8 | 190,6 | 10,9 | 31,4 | 23,9 | 1,3 | 267,7 |
Estrie | 0,7 | 6,0 | 103,8 | 4,2 | 29,0 | 24,1 | 3,5 | 171,4 |
Montréal | 0,8 | 7,4 | 200,0 | 11,1 | 27,4 | 24,7 | 2,6 | 274,0 |
Outaouais | 0,9 | 7,5 | 256,4 | 12,6 | 36,3 | 35,1 | 3,0 | 351,8 |
Abitibi-Témiscamingue | 3,9 | 7,8 | 272,6 | 23,4 | 54,7 | 40,6 | 6,2 | 409,3 |
Côte-Nord | 1,2 | 8,6 | 394,7 | 40,3 | 78,2 | 61,1 | 6,1 | 590,2 |
Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine | 0,0 | 18,1 | 131,4 | 13,3 | 39,8 | 35,0 | 4,8 | 242,4 |
Chaudière-Appalaches | 0,0 | 5,2 | 107,1 | 6,5 | 24,0 | 20,2 | 4,1 | 167,0 |
Laval | 0,5 | 5,4 | 261,1 | 9,5 | 18,5 | 37,2 | 0,3 | 332,5 |
Lanaudière | 0,0 | 12,1 | 213,5 | 12,4 | 29,4 | 26,6 | 5,6 | 299,5 |
Laurentides | 0,4 | 7,4 | 211,7 | 9,7 | 38,5 | 38,5 | 5,0 | 311,2 |
Montérégie | 0,7 | 7,1 | 158,5 | 7,0 | 24,1 | 28,9 | 3,6 | 230,0 |
Centre-du-Québec | 0,0 | 9,0 | 180,7 | 8,1 | 28,1 | 33,8 | 5,2 | 264,9 |
Ensemble du Québec | 0,7 | 8,1 | 186,5 | 9,6 | 31,2 | 29,0 | 3,5 | 268,8 |
Chapitre 4 : Les victimes
4.1 Des profils qui perdurent
En dépit de la légère hausse du nombre d’infractions contre la personne commises dans un contexte conjugal en 2015, le portrait général des victimes change peu au fil des ans : les femmes demeurent les principales victimes, peu importe la catégorie d’infractions. En 2015, 78 % des victimes sont des femmes et 22 %, des hommes. Durant la dernière année, le nombre de femmes victimes a connu une augmentation de 2,4 %, tandis que le nombre d’hommes victimes a connu une hausse de 5,3 %. Ce constat fait écho à l’accroissement du nombre d’infractions perpétrées dans un contexte conjugal en 2015.
Pendant que le nombre de victimes de sexe féminin fluctue au fil des ans, une tendance plus précise se dégage quant aux victimes de sexe masculin. En effet, le nombre de victimes masculines n’a cessé d’augmenter durant la dernière décennie, et ce, en dépit d’une légère régression de 1,8 % en 2013. Soulignons que le nombre de victimes masculines dans un contexte conjugal a fait un bond remarquable de 35,4 % de 2006 à 2015.
Sexe | 2006 | 2007 | 2008 | 2009 | 2010 | 2011 | 2012 | 2013 | 2014a | 2015p |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
a : Données actualisées p : Données provisoires Source : Ministère de la Sécurité publique. Données du Programme DUC 2.2 | ||||||||||
Femmes | 438,5 | 423,0 | 413,9 | 427,8 | 442,0 | 445,2 | 443,0 | 415,0 | 407,1 | 414,8 |
Hommes | 88,4 | 89,0 | 91,8 | 95,8 | 104,8 | 105,7 | 112,6 | 110,6 | 114,3 | 119,7 |
Les données démontrent une hausse de 20 % du nombre de victimes de tentative de meurtre dans un contexte conjugal, passant de 30 en 2014 à 36 en 2015. Non loin derrière, les agressions sexuelles ont connu un accroissement de 18,8 %, passant de 495 en 2014 à 588 en 2015. En revanche, on enregistre une diminution de 14,3 % du nombre de voies de fait de niveau 3, passant de 56 en 2014 à 48 en 2015.
Infractions envers les femmes | Infractions envers les hommes | |||||
---|---|---|---|---|---|---|
Catégorie d'infractions | 2014a | 2015p | Variation (%) | 2014a | 2015p | Variation (%) |
a : Données actualisées p : Données provisoires Source : Ministère de la Sécurité publique. Données du Programme DUC 2.2 | ||||||
Homicide | 11 | 8 | -27,3 | 0 | 3 | - |
Tentative de meurtre | 24 | 29 | 20,8 | 6 | 7 | 16,7 |
Agression sexuelle | 480 | 573 | 19,4 | 15 | 15 | 0 |
Voies de fait de niveau 3 | 47 | 42 | -10,6 | 9 | 6 | -33,3 |
Voies de fait de niveau 2 | 1 493 | 1 431 | -4,2 | 788 | 781 | -0,9 |
Voies de fait de niveau 1 | 8 205 | 8 540 | 4,1 | 2 465 | 2 667 | 8,2 |
Enlèvement | 15 | 15 | 0 | 0 | 0 | - |
Séquestration | 587 | 659 | 12,3 | 13 | 21 | 61,5 |
Harcèlement criminel | 1 846 | 1 948 | 5,5 | 301 | 308 | 2,3 |
Menaces | 1 869 | 1 678 | -10,2 | 401 | 419 | 4,5 |
Appels téléphoniques indécents ou harcelants | 128 | 124 | -3,1 | 47 | 40 | -14,9 |
Intimidation | 74 | 84 | 13,5 | 16 | 8 | -50 |
Total | 14 779 | 15 131 | 2,4 | 4 061 | 4 275 | 5,3 |
Comme l’indique le graphique 8, les femmes représentent la totalité ou presque des victimes d’enlèvement (100 %), d’agressions sexuelles (97,4 %) et de séquestration (96,9 %) en 2015. De manière générale, les hommes constituent moins du quart (22 %) des victimes. Toutefois, nous remarquons une différence en ce qui a trait notamment aux voies de fait de niveau 2 où les hommes composent un peu plus du tiers des victimes (35,3 %). Parmi ces hommes victimes, notons que 90,9 % ont été agressés par une partenaire dans une relation hétérosexuelle, alors que 9,1 % l’ont été par un partenaire de même sexe.
Catégorie d'infractions | Femmes (%) | Hommes (%) |
---|---|---|
a : Données actualisées p : Données provisoires Source : Ministère de la Sécurité publique. Données du Programme DUC 2.2 | ||
Homicide | 72,7 | 27,3 |
Tentative de meurtre | 80,6 | 19,4 |
Agression sexuelle | 97,4 | 2,6 |
Voies de fait de niveau 3 | 87,5 | 12,5 |
Voies de fait de niveau 2 | 64,7 | 35,3 |
Voies de fait de niveau 1 | 76,2 | 23,8 |
Enlèvement | 100,0 | 0 |
Séquestration | 96,9 | 3,1 |
Harcèlement criminel | 86,3 | 13,7 |
Menaces | 80,0 | 20,0 |
Appels téléphoniques indécents ou harassants | 75,6 | 24,4 |
Intimidation | 91,3 | 8,7 |
Total | 78,0 | 22,0 |
4.2 Les jeunes adultes sont plus à risque
En 2015, les groupes d’âge des 25 à 29 ans (609,3) et des 18 à 24 ans (558,1) affichent des taux de victimisation largement supérieurs aux autres groupes d’âge. Viennent ensuite le groupe d’âge des 30 à 39 ans (504,8) et celui des 40 à 49 ans (331,9). Il semble d’ailleurs que les taux de victimisation relatifs aux infractions contre la personne commises dans un contexte conjugal diminuent après 30 ans, peu importe le sexe.
Dans un autre ordre d’idées, lorsque l’on considère le nombre absolu de victimes, les chiffres diffèrent. En effet, c’est le groupe d’âge des 30 à 39 ans qui compte le plus grand nombre de victimes en contexte conjugal, soit 5 691 victimes (30,4 %).
Groupe d'âge | Femmes (%) | Hommes (%) | Total (%) |
---|---|---|---|
a : Données actualisées p : Données provisoires Source : Ministère de la Sécurité publique. Données du Programme DUC 2.2 | |||
12 à 17 ans | 3,7 | 0,3 | 4,0 |
18 à 24 ans | 17,7 | 3,3 | 21,0 |
25 à 29 ans | 13,3 | 3,4 | 16,7 |
30 à 39 ans | 22,8 | 6,9 | 29,7 |
40 à 49 ans | 13,5 | 4,8 | 18,3 |
50 à 59 ans | 5,4 | 2,5 | 7,9 |
60 à 69 ans | 1,2 | 0,7 | 1,9 |
70 ans et plus | 0,4 | 0,2 | 0,6 |
Total | 78,0 | 22,0 | 100,0 |
4.3 Plus de 4 victimes sur 10 sont blessées
Par rapport aux blessures physiques, les données nous apprennent qu’un peu plus de 4 victimes sur 10 (42,3 %) ont été blessées physiquement lors de la commission de l’infraction, peu importe le sexe. La présence de blessures et leur gravité sont tributaires du type d'infractions commises. Conséquemment, presque toutes les victimes de crimes graves, tels que les voies de fait de niveau 3 (89,6 %) et les tentatives de meurtre (88,9 %), ont été blessées physiquement. Pour ce qui est des autres infractions, la proportion de victimes blessées diminue à 66,2 % pour les voies de fait de niveau 2, à 64,4 % pour les séquestrations, à 60 % pour les enlèvements, à 56,5 % pour les voies de fait de niveau 1 et, enfin, à 40,8 % pour les agressions sexuelles.
Parmi les victimes blessées, près de 9 victimes sur 10 (89,7 %) ont souffert de blessures nécessitant des soins médicaux mineurs. Plus de 6 victimes sur 10 (65 %) ont été blessées par la seule force physique de l’auteur présumé, mais les femmes l’ont été davantage (67,9 %) que les hommes (55 %). Quant aux hommes victimes, ils sont plus souvent blessés que les femmes avec un couteau ou un autre objet pointu (6,7 % comparativement à 1,5 %), avec un objet contondant (5,5 % comparativement à 2,1 %) et avec une autre arme (5,7 % comparativement à 2,6 %).
4.4 Les victimes sont plus fréquemment des conjoints et conjointes
Dans l’ensemble, les victimes sont plus souvent agressées par leur conjoint ou conjointe (45,6 %) que par leur ex-conjoint ou ex-conjointe (32,6 %) en 2015. L’analyse selon le sexe de la victime permet de déterminer que les femmes sont légèrement plus assaillies par leur ex-conjoint ou ex-conjointe (32,8 %, comparativement à 31,7 % pour les hommes) et leur ami ou amie intime (10,7 % pour les femmes, comparativement à 8,9 % pour les hommes), tandis que les hommes l’ont été davantage par leur conjoint ou conjointe (47,7 %, comparativement à 44,9 % pour les femmes).
Pour ce qui est des proportions d’infractions contre la personne commises dans un contexte conjugal par des amis intimes, elles sont sensiblement les mêmes, avec un infime écart de 0,2 %. Toutefois, une faible différence est observée par rapport aux ex-amis intimes. Les femmes sont légèrement plus agressées par leur ex-ami ou ex-amie intime (11,9 %) que les hommes (10,8 %). Ce constat rejoint celui remarqué entre les femmes victimes et les ex conjoints ou ex-conjointes (graphique 10).
Sexe de la victime | Conjoints (%) | Ex-conjoints (%) | Amis intimes (%) | Ex-amis intimes (%) |
---|---|---|---|---|
a : Données actualisées p : Données provisoires Source : Ministère de la Sécurité publique. Données du Programme DUC 2.2 | ||||
Femmes | 44,9 | 32,8 | 10,7 | 11,6 |
Hommes | 47,7 | 31,7 | 8,9 | 11,6 |
Total | 45,6 | 32,6 | 10,3 | 11,6 |
Des différences marquées sont notées entre la nature de la relation qu’entretient la victime avec l’auteur présumé et la catégorie d’infractions commises. En effet, les appels téléphoniques indécents ou harcelants (73,2 %), le harcèlement criminel (66,7 %), l’intimidation (56,5 %) et les menaces (54,1 %) sont plus susceptibles d’être perpétrés par un ex-conjoint ou une ex-conjointe. Quant aux homicides (63,6 %), aux tentatives de meurtre (52,8 %), aux voies de fait de niveaux 1, 2 et 3 (52,1 %, 56,4 % et 56,9 %) de même qu’aux séquestrations (49,4 %), ils risquent plus d’être commis par un conjoint ou une conjointe (tableau 7).
Sexe de la victime | Homicide | Tentative de meurtre | Agression sexuelle | Voies de fait de niveau 3 | Voies de fait de niveau 2 | Voies de fait de niveau 1 | Enlèvement | Séquestration | Harcèlement criminel | Menaces | Appels téléphoniques indécents ou harcelants | Intimidation | Total |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
a : Données actualisées p : Données provisoires Source : Ministère de la Sécurité publique. Données du Programme DUC 2.2 | |||||||||||||
Femmes | 72,7 | 80,6 | 97,4 | 87,5 | 64,7 | 76,2 | 100 | 96,9 | 86,3 | 80 | 75,6 | 91,3 | 78 |
Hommes | 27,3 | 19,4 | 2,6 | 12,5 | 35,3 | 23,8 | 0 | 3,1 | 13,7 | 20 | 24,4 | 8,7 | 22 |
Âge | Homicide | Tentative de meurtre | Agression sexuelle | Voies de fait de niveau 3 | Voies de fait de niveau 2 | Voies de fait de niveau 1 | Enlèvement | Séquestration | Harcèlement criminel | Menaces | Appels téléphoniques indécents ou harcelants | Intimidation | Total |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
a : Données actualisées p : Données provisoires Source : Ministère de la Sécurité publique. Données du Programme DUC 2.2 | |||||||||||||
12 à 17 ans | 0,0 | 0,0 | 28,9 | 0,0 | 2,2 | 2,6 | 6,7 | 4,4 | 4,4 | 5,5 | 3,7 | 15,2 | 4,0 |
18 à 24 ans | 18,2 | 13,9 | 16,8 | 27,1 | 19,9 | 22,0 | 53,3 | 32,5 | 18,2 | 17,1 | 19,5 | 15,2 | 21,0 |
25 à 29 ans | 18,2 | 5,6 | 11,9 | 18,8 | 16,8 | 17,3 | 13,3 | 20,6 | 15,8 | 15,0 | 11,6 | 15,2 | 16,7 |
30 à 39 ans | 18,2 | 33,3 | 20,7 | 31,3 | 31,2 | 30,2 | 26,7 | 24,9 | 31,0 | 28,3 | 27,4 | 29,3 | 29,7 |
40 à 49 ans | 0,0 | 25,0 | 13,4 | 14,6 | 17,6 | 18,1 | 0,0 | 12,5 | 19,8 | 21,6 | 22,0 | 17,4 | 18,3 |
50 à 59 ans | 36,4 | 19,4 | 6,0 | 4,2 | 9,7 | 7,4 | 0,0 | 4,1 | 8,4 | 9,0 | 11,6 | 6,5 | 7,9 |
60 à 69 ans | 9,1 | 2,8 | 1,5 | 4,2 | 1,9 | 1,8 | 0,0 | 0,9 | 1,7 | 2,6 | 2,4 | 0,0 | 1,9 |
70 ans ou plus | 0,0 | 0,0 | 0,7 | 0,0 | 0,8 | 0,6 | 0,0 | 0,0 | 0,5 | 0,8 | 1,8 | 1,1 | 0,6 |
Inconnu | 0,0 | 0,0 | 0,0 | 0,0 | 0,0 | 0,1 | 0,0 | 0,1 | 0,2 | 0,1 | 0,0 | 0,0 | 0,1 |
Relation avec l'auteur présumé | Homicide | Tentative de meurtre | Agression sexuelle | Voies de fait de niveau 3 | Voies de fait de niveau 2 | Voies de fait de niveau 1 | Enlèvement | Séquestration | Harcèlement criminel | Menaces | Appels téléphoniques indécents ou harcelants | Intimidation | Total |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
a : Données actualisées p : Données provisoires Source : Ministère de la Sécurité publique. Données du Programme DUC 2.2 | |||||||||||||
Conjoint | 63,6 | 52,8 | 28,4 | 52,1 | 56,4 | 56,9 | 40,0 | 49,4 | 4,9 | 25,1 | 1,8 | 13,0 | 45,6 |
Ex-conjoint | 9,1 | 27,8 | 28,4 | 16,7 | 21,8 | 23,9 | 40,0 | 23,2 | 66,7 | 54,1 | 73,2 | 56,5 | 32,6 |
Ami | 18,2 | 16,7 | 25,3 | 14,6 | 11,3 | 11,8 | 0,0 | 15,9 | 2,5 | 4,4 | 0,6 | 6,5 | 10,3 |
Ex-ami | 9,1 | 2,8 | 17,9 | 16,7 | 10,5 | 7,4 | 20,0 | 11,5 | 25,9 | 16,4 | 24,4 | 23,9 | 11,6 |
Présence de blessures | Homicide | Tentative de meurtre | Agression sexuelle | Voies de fait de niveau 3 | Voies de fait de niveau 2 | Voies de fait de niveau 1 | Enlèvement | Séquestration | Harcèlement criminel | Menaces | Appels téléphoniques indécents ou harcelants | Intimidation | Total |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
a : Données actualisées p : Données provisoires Source : Ministère de la Sécurité publique. Données du Programme DUC 2.2 | |||||||||||||
Oui | 100,0 | 88,9 | 40,8 | 89,6 | 64,4 | 51,6 | 60,0 | 56,5 | n.s.p. | n.s.p. | n.s.p. | n.s.p. | 42,3 |
Non | 0,0 | 11,1 | 59,2 | 10,4 | 35,6 | 48,4 | 40,0 | 43,5 | n.s.p. | n.s.p. | n.s.p. | n.s.p. | 57,7 |
Gravité des blessures | Homicide | Tentative de meurtre | Agression sexuelle | Voies de fait de niveau 3 | Voies de fait de niveau 2 | Voies de fait de niveau 1 | Enlèvement | Séquestration | Harcèlement criminel | Menaces | Appels téléphoniques indécents ou harcelants | Intimidation | Total |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
a : Données actualisées p : Données provisoires Source : Ministère de la Sécurité publique. Données du Programme DUC 2.2 | |||||||||||||
Légère | n.s.p. | 59,4 | 68,3 | 37,2 | 90,3 | 94,3 | 100,0 | 92,2 | n.s.p. | n.s.p. | n.s.p. | n.s.p. | 90,5 |
Grave | n.s.p. | 37,5 | 0,0 | 60,5 | 6,7 | 0,2 | 0,0 | 5,5 | n.s.p. | n.s.p. | n.s.p. | n.s.p. | 2,0 |
Inconnue | n.s.p. | 3,1 | 31,7 | 2,3 | 3,0 | 5,6 | 0,0 | 2,3 | n.s.p. | n.s.p. | n.s.p. | n.s.p. | 7,4 |
Total | Homicide | Tentative de meurtre | Agression sexuelle | Voies de fait de niveau 3 | Voies de fait de niveau 2 | Voies de fait de niveau 1 | Enlèvement | Séquestration | Harcèlement criminel | Menaces | Appels téléphoniques indécents ou harcelants | Intimidation | Total |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
a : Données actualisées p : Données provisoires Source : Ministère de la Sécurité publique. Données du Programme DUC 2.2 | |||||||||||||
Total (nombre absolu) | 11 | 36 | 588 | 48 | 2 212 | 11 207 | 15 | 680 | 2 256 | 2 097 | 164 | 92 | 19 406 |
Chapitre 5 : Les auteurs présumés
5.1 Près de 8 auteurs présumés sur 10 sont des hommes
En 2015, parmi les 16 753 auteurs présumés dont le sexe est connu, notons que 20 % sont des femmes, alors que 80 % sont des hommes. Une légère augmentation de 1,7 % est enregistrée chez les auteurs présumés féminins (+57). À ce propos, on dénote une hausse de 6,4 % du nombre de voies de fait de niveau 1 (+126) chez les auteurs présumés féminins.
Pour ce qui est des auteurs présumés masculins, une diminution de 1,1 % est constatée. Celle-ci fait écho à la diminution de 28,6 % (-2) du nombre d’homicides commis par des hommes en 2015 et de 23,1 % (-3) du nombre d’enlèvements perpétré par des auteurs présumés masculins. En dépit de ces diminutions, le taux des infractions commises par les hommes (375,4) demeure 4 fois plus élevé que celui des femmes (91,7).
Femmes | Hommes | |||||
---|---|---|---|---|---|---|
Catégorie d'infractions | 2014a | 2015p | Variation (%) | 2014a | 2015p | Variation (%) |
a : Données actualisées p : Données provisoires Source : Ministère de la Sécurité publique. Données du Programme DUC 2.2 | ||||||
Homicide | 1 | 0 | -100 | 7 | 5 | -28,6 |
Tentative de meurtre | 6 | 6 | 0 | 23 | 28 | 21,7 |
Agression sexuelle | 8 | 7 | -12,5 | 360 | 365 | 1,4 |
Voies de fait de niveau 3 | 4 | 4 | 0 | 43 | 40 | -7 |
Voies de fait de niveau 2 | 655 | 656 | 0,2 | 1 436 | 1 338 | -6,8 |
Voies de fait de niveau 1 | 1 954 | 2 080 | 6,4 | 7 498 | 7 628 | 1,7 |
Enlèvement | 1 | 1 | 0 | 10 | -23,1 | |
Séquestration | 14 | 11 | -21,4 | 570 | 625 | 9,6 |
Harcèlement criminel | 269 | 239 | -11,2 | 1 683 | 1 661 | -1,3 |
Menaces | 319 | 306 | -4,1 | 1 755 | 1 539 | -12,3 |
Appels téléphoniques indécents ou harcelants | 42 | 32 | -23,8 | 100 | -4,8 | |
Intimidation | 14 | 2 | -85,7 | 64 | 70 | 9,4 |
Total | 3 287 | 3 344 | 1,7 | 13 557 | 13 409 | -1,1 |
5.2 Les auteurs présumés masculins âgés de 25 à 29 ans prédominent
Les auteurs présumés masculins âgés de 25 à 29 ans (769,2) prédominent lorsqu’il est question de violence dans un contexte conjugal. Tout près de ce groupe d’âge se trouve celui des hommes âgés de 30 à 39 ans (727,7). Les mêmes faits sont observés chez les femmes. En effet, puisque celles-ci sont plus nombreuses, les femmes entre 25 et 29 ans (237,4) de même que celles entre 30 et 39 ans (169,9) font partie des groupes d’âge où se trouvent majoritairement les auteurs présumés de sexe féminin. En dépit de ces taux tout de même élevés entre 30 et 39 ans, une décroissance est observée à partir de cette tranche d’âge.
Groupe d’âge | Femmes | Hommes | Total | |
---|---|---|---|---|
a : Données actualisées p : Données provisoires Source : Ministère de la Sécurité publique. Données du Programme DUC 2.2 | ||||
12 à 17 ans | 37,5 | 103,4 | 71,3 | |
18 à 24 ans | 210,9 | 615,0 | 414,5 | |
25 à 29 ans | 237,4 | 769,2 | 506,8 | |
30 à 39 ans | 169,9 | 727,7 | 453,4 | |
40 à 49 ans | 116,6 | 516,4 | 320,3 | |
50 à 59 ans | 39,4 | 208,6 | 124,7 | |
60 à 69 ans | 8,9 | 68,1 | 38,3 | |
70 ans et plus | 2,1 | 27,2 | 12,9 | |
Total | 91,7 | 375,4 | 232,1 |
Annexe 1 : Définition des infractions
Article du Code criminel | Infraction | Description |
---|---|---|
Source : Code criminel (2015). | ||
222 | Homicide | Commet un homicide quiconque, directement ou indirectement, par quelque moyen, cause la mort d’un être humain. |
239 | Tentative de meurtre | Quiconque, par quelque moyen, tente de commettre un meurtre. |
266 | Voies de fait niveau 1 | Quiconque emploie la force, directement ou indirectement, contre une autre personne, sans son consentement. |
267 | Voies de fait niveau 2 | Quiconque porte, utilise, ou menace d’utiliser une arme ou cause des lésions corporelles. |
268 | Voies de fait niveau 3 | Commet des voies de fait graves quiconque blesse, mutile ou défigure le plaignant ou met sa vie en danger. |
279.1 | Enlèvement | Commet une infraction quiconque enlève une personne dans l’intention soit de la séquestrer, soit de la faire illégalement envoyer ou transporter à l’étranger, contre son gré, soit de la détenir en vue de rançon ou de service, contre son gré. |
279.2 | Séquestration | Quiconque, sans autorisation légitime, séquestre, emprisonne ou saisit de force une autre personne. |
Article du Code criminel | Infraction | Description |
---|---|---|
Source : Code criminel (2015). | ||
271 | Agression sexuelle | Peuvent être considérées comme des voies de fait avec l’intention d’avoir des relations sexuelles avec la victime sans son consentement ou d’obtenir une gratification sexuelle sans son consentement. |
Article du Code criminel | Infraction | Description |
---|---|---|
Source : Code criminel (2015). | ||
264.2 | Harcèlement criminel | Quiconque agit à l’égard d’une personne sans se soucier qu’elle se sente harcelée ou sans se soucier qu’elle se sente harcelée si l’acte en question a pour effet de lui faire craindre raisonnablement pour sa sécurité ou celle d’une de ses connaissances. |
264.1 | Menaces | Quiconque profère, transmet ou fait recevoir par une personne, de quelque façon, une menace. |
423 | Intimidation | Quiconque, injustement et sans autorisation légitime, dans le dessein de forcer une autre personne à s’abstenir de faire une chose qu’elle a légalement le droit de faire, ou à faire une chose qu’elle peut légalement s’abstenir de faire. |
372 | Appels téléphoniques indécents ou harcelants | Quiconque commet une infraction, sans excuse légitime et avec l’intention de harceler quelqu’un, lui tient au cours d’un appel téléphonique des propos indécents ou fait en sorte qu’il lui soit fait des appels téléphoniques répétés. |
Annexe 2 : Tableaux complémentaires
Catégorie d’infractions | 2006 | 2007 | 2008 | 2009 | 2010 | 2011 | 2012 | 2013 | 2014a | 2015p |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
a : Données actualisées p : Données provisoires Source : Ministère de la Sécurité publique. Données du Programme DUC 2.2 | ||||||||||
Homicide | 20 | 12 | 12 | 17 | 13 | 12 | 14 | 13 | 11 | 11 |
Tentative de meurtre | 40 | 37 | 22 | 29 | 39 | 27 | 30 | 34 | 30 | 36 |
Agression sexuelle | 397 | 357 | 390 | 412 | 444 | 431 | 484 | 503 | 495 | 588 |
Voies de fait de niveau 3 | 47 | 28 | 52 | 65 | 37 | 44 | 49 | 45 | 56 | 48 |
Voies de fait de niveau 2 | 2 166 | 2 253 | 2 185 | 2 214 | 2 371 | 2 288 | 2 283 | 2 172 | 2 281 | 2 212 |
Voies de fait de niveau 1 | 9 595 | 9 517 | 9 584 | 9 829 | 10 647 | 10 681 | 10 979 | 10 614 | 10 670 | 11 207 |
Enlèvement | 30 | 18 | 10 | 18 | 16 | 16 | 21 | 14 | 15 | 15 |
Séquestration | 415 | 445 | 416 | 477 | 462 | 607 | 576 | 616 | 600 | 680 |
Harcèlement criminel | 2 221 | 2 048 | 1 900 | 1 957 | 2 019 | 2 261 | 2 355 | 2 203 | 2 147 | 2 256 |
Menaces | 2 925 | 2 687 | 2 601 | 2 604 | 2 616 | 2 625 | 2 632 | 2 360 | 2 270 | 2 097 |
Appels téléphoniques indécents ou harcelants | 0 | 2 | 155 | 432 | 347 | 298 | 296 | 194 | 175 | 164 |
Intimidation personne non dans système judiciaire | 0 | 0 | 26 | 77 | 84 | 104 | 93 | 105 | 90 | 92 |
Total | 17 856 | 17 404 | 17 353 | 18 131 | 19 095 | 19 394 | 19 812 | 18 873 | 18 840 | 19 406 |
Catégorie d’infractions | 2006 | 2007 | 2008 | 2009 | 2010 | 2011 | 2012 | 2013 | 2014a | 2015p |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
a : Données actualisées p : Données provisoires Source : Ministère de la Sécurité publique. Données du Programme DUC 2.2 | ||||||||||
Homicide | 0,3 | 0,2 | 0,2 | 0,2 | 0,2 | 0,2 | 0,2 | 0,2 | 0,2 | 0,2 |
Tentative de meurtre | 0,6 | 0,5 | 0,3 | 0,4 | 0,6 | 0,4 | 0,4 | 0,5 | 0,4 | 0,5 |
Agression sexuelle | 5,9 | 5,3 | 5,7 | 6 | 6,4 | 6,2 | 6,8 | 7 | 6,9 | 8,1 |
Voies de fait de niveau 3 | 0,7 | 0,4 | 0,8 | 0,9 | 0,5 | 0,6 | 0,7 | 0,6 | 0,8 | 0,7 |
Voies de fait de niveau 2 | 32,3 | 33,5 | 32,1 | 32,2 | 34,2 | 32,7 | 32,2 | 30,4 | 31,8 | 30,6 |
Voies de fait de niveau 1 | 143,3 | 141,3 | 140,9 | 143,2 | 153,7 | 152,9 | 155 | 148,7 | 148,5 | 155,2 |
Enlèvement | 0,4 | 0,3 | 0,1 | 0,3 | 0,2 | 0,2 | 0,3 | 0,2 | 0,2 | 0,2 |
Séquestration | 6,2 | 6,6 | 6,1 | 6,9 | 6,7 | 8,7 | 8,1 | 8,6 | 8,4 | 9,4 |
Harcèlement criminel | 33,2 | 30,4 | 27,9 | 28,5 | 29,1 | 32,4 | 33,2 | 30,9 | 29,9 | 31,2 |
Menaces | 43,7 | 39,9 | 38,3 | 37,9 | 37,8 | 37,6 | 37,1 | 33,1 | 31,6 | 29,0 |
Appels téléphoniques indécents ou harcelants | 0 | 0 | 2,3 | 6,3 | 5 | 4,3 | 4,2 | 2,7 | 2,4 | 2,3 |
Intimidation personne non dans système judiciaire | 0 | 0 | 0,4 | 1,1 | 1,2 | 1,5 | 1,3 | 1,5 | 1,3 | 1,3 |
Total | 266,6 | 258,4 | 255,2 | 264,1 | 275,6 | 277,6 | 279,6 | 264,4 | 262,2 | 268,8 |
Catégorie d’infractions | 2006 | 2007 | 2008 | 2009 | 2010 | 2011 | 2012 | 2013 | 2014a | 2015p |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
a : Données actualisées p : Données provisoires Source : Ministère de la Sécurité publique. Données du Programme DUC 2.2 | ||||||||||
Homicide | 13 | 11 | 9 | 15 | 11 | 11 | 13 | 13 | 11 | 8 |
Tentative de meurtre | 31 | 30 | 17 | 24 | 34 | 22 | 23 | 29 | 24 | 29 |
Agression sexuelle | 384 | 349 | 385 | 398 | 436 | 424 | 464 | 492 | 480 | 573 |
Voies de fait de niveau 3 | 38 | 25 | 43 | 55 | 36 | 37 | 38 | 34 | 47 | 42 |
Voies de fait de niveau 2 | 1 590 | 1 631 | 1 556 | 1 562 | 1 651 | 1 557 | 1 590 | 1 432 | 1 493 | 1 431 |
Voies de fait de niveau 1 | 8 114 | 7 950 | 7 970 | 8 143 | 8 698 | 8 641 | 8 702 | 8 326 | 8 205 | 8 540 |
Enlèvement | 27 | 18 | 10 | 16 | 16 | 16 | 20 | 14 | 15 | 15 |
Séquestration | 406 | 436 | 400 | 460 | 454 | 594 | 560 | 595 | 587 | 659 |
Harcèlement criminel | 1 941 | 1 787 | 1 638 | 1 698 | 1 758 | 1 964 | 2 015 | 1 912 | 1 846 | 1 948 |
Menaces | 2 405 | 2 214 | 2 119 | 2 152 | 2 089 | 2 162 | 2 144 | 1 899 | 1 869 | 1 678 |
Appels téléphoniques indécents ou harcelants | 0 | 1 | 109 | 299 | 258 | 227 | 212 | 129 | 128 | 124 |
Intimidation personne non dans système judiciaire | 0 | 0 | 23 | 65 | 72 | 92 | 87 | 94 | 74 | 84 |
Total | 14 949 | 14 452 | 14 279 | 14 887 | 15 513 | 15 747 | 15 868 | 14 969 | 14 779 | 15 131 |
Catégorie d’infractions | 2006 | 2007 | 2008 | 2009 | 2010 | 2011 | 2012 | 2013 | 2014a | 2015p |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
a : Données actualisées p : Données provisoires Source : Ministère de la Sécurité publique. Données du Programme DUC 2.2 | ||||||||||
Homicide | 7 | 1 | 3 | 2 | 2 | 1 | 1 | 0 | 0 | 3 |
Tentative de meurtre | 9 | 7 | 5 | 5 | 5 | 5 | 7 | 5 | 6 | 7 |
Agression sexuelle | 13 | 8 | 5 | 14 | 8 | 7 | 20 | 11 | 15 | 15 |
Voies de fait de niveau 3 | 9 | 3 | 9 | 10 | 1 | 7 | 11 | 11 | 9 | 6 |
Voies de fait de niveau 2 | 576 | 622 | 629 | 652 | 720 | 731 | 693 | 740 | 788 | 781 |
Voies de fait de niveau 1 | 1 481 | 1 567 | 1 614 | 1 686 | 1 949 | 2 040 | 2 277 | 2 288 | 2 465 | 2 667 |
Enlèvement | 3 | 0 | 0 | 2 | 0 | 0 | 1 | 0 | 0 | 0 |
Séquestration | 9 | 9 | 16 | 17 | 8 | 13 | 16 | 21 | 13 | 21 |
Harcèlement criminel | 280 | 261 | 262 | 259 | 261 | 297 | 340 | 291 | 301 | 308 |
Menaces | 520 | 473 | 482 | 452 | 527 | 463 | 488 | 461 | 401 | 419 |
Appels téléphoniques indécents ou harassants | 0 | 1 | 46 | 133 | 89 | 71 | 84 | 65 | 47 | 40 |
Intimidation personne non dans système judiciaire | 0 | 0 | 3 | 12 | 12 | 12 | 6 | 11 | 16 | 8 |
Total | 2 907 | 2 952 | 3 074 | 3 244 | 3 582 | 3 647 | 3 944 | 3 904 | 4 061 | 4 275 |
Région | 2006 | 2007 | 2008 | 2009 | 2010 | 2011 | 2012 | 2013 | 2014a | 2015p |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
a : Données actualisées p : Données provisoires Source : Ministère de la Sécurité publique. Données du Programme DUC 2.2 | ||||||||||
Bas-Saint-Laurent | 383 | 371 | 343 | 349 | 402 | 399 | 379 | 403 | 388 | 394 |
Saguenay—Lac-Saint-Jean | 500 | 486 | 473 | 543 | 543 | 560 | 575 | 576 | 581 | 612 |
Capitale-Nationale | 1 403 | 1 383 | 1 301 | 1 408 | 1 422 | 1 322 | 1 443 | 1 488 | 1 457 | 1 691 |
Mauricie | 603 | 576 | 523 | 599 | 684 | 580 | 582 | 591 | 644 | 639 |
Estrie | 577 | 482 | 421 | 506 | 518 | 580 | 553 | 544 | 466 | 484 |
Montréal | 5 668 | 5 501 | 5 601 | 5 501 | 5 468 | 5 527 | 5 285 | 4 952 | 4 751 | 4 806 |
Abitibi-Témiscamingue | 378 | 388 | 353 | 398 | 461 | 537 | 553 | 464 | 534 | 524 |
Côte-Nord | 355 | 382 | 478 | 445 | 464 | 404 | 418 | 392 | 441 | 483 |
Nord-du-Québec * | 178 | 65 | 48 | 39 | 62 | 51 | 74 | 47 | 45 | 82 |
Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine | 205 | 256 | 212 | 194 | 222 | 297 | 311 | 225 | 202 | 201 |
Chaudière-Appalaches | 525 | 554 | 572 | 593 | 740 | 591 | 658 | 619 | 592 | 613 |
Lanaudière | 931 | 955 | 1 011 | 1 103 | 1 235 | 1 314 | 1 394 | 1 304 | 1 202 | 1 285 |
Montérégie | 2 561 | 2 627 | 2 515 | 2 702 | 2 835 | 2 834 | 3 001 | 2 944 | 2 948 | 3 030 |
Centre-du-Québec | 473 | 451 | 452 | 434 | 445 | 485 | 571 | 551 | 529 | 557 |
Ensemble du Québec | 17 856 | 17 404 | 17 353 | 18 131 | 19 095 | 19 394 | 19 812 | 18 873 | 18 840 | 19 406 |
Région | 2006 | 2007 | 2008 | 2009 | 2010 | 2011 | 2012 | 2013 | 2014a | 2015p |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
a : Données actualisées p : Données provisoires Source : Ministère de la Sécurité publique. Données du Programme DUC 2.2 | ||||||||||
Bas-Saint-Laurent | 213,3 | 207,3 | 192,2 | 195,7 | 225,7 | 223,9 | 211,7 | 225,9 | 218,2 | 221,8 |
Saguenay—Lac-Saint-Jean | 206,4 | 201,3 | 196,2 | 225,7 | 225,3 | 231,6 | 233,8 | 234,5 | 236,9 | 250,2 |
Capitale-Nationale | 233,9 | 229,9 | 214,1 | 229,6 | 229,8 | 211,5 | 225,6 | 230,7 | 224,3 | 259,2 |
Mauricie | 258,7 | 246,3 | 222,7 | 255 | 290,9 | 246,3 | 243,7 | 247,7 | 270,0 | 267,7 |
Estrie | 217,7 | 182 | 157,6 | 187,7 | 190,6 | 211,9 | 199,3 | 194,7 | 165,7 | 171,4 |
Montréal | 344,9 | 332,2 | 335,3 | 325 | 319,4 | 321,4 | 309,3 | 286,6 | 272,5 | 274,0 |
Outaouais | 331,4 | 323,4 | 328 | 323,2 | 322,2 | 377,4 | 374,7 | 328,6 | 352,8 | 351,8 |
Abitibi-Témiscamingue | 300,7 | 308,9 | 280,1 | 315 | 364,3 | 422,1 | 431,8 | 361,8 | 416,5 | 409,3 |
Côte-Nord | 425,9 | 458,3 | 576,1 | 538 | 560,6 | 485,5 | 502 | 471,3 | 533,3 | 590,2 |
Nord-du-Québec * | 570,4 | 206,9 | 151,4 | 121,6 | 192,5 | 157,1 | 219 | 137 | 130,0 | 234,3 |
Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine | 238,5 | 300,6 | 250 | 229,3 | 264,1 | 353,5 | 366,4 | 267,3 | 242,6 | 242,4 |
Chaudière-Appalaches | 151 | 158,8 | 163,5 | 168,8 | 210,1 | 166,7 | 181 | 169,9 | 162,0 | 167,0 |
Laval | 301,1 | 286,6 | 232,9 | 252 | 286,1 | 312 | 316,8 | 315,2 | 364,6 | 332,5 |
Lanaudière | 246 | 248,2 | 258 | 277,4 | 306,7 | 321,7 | 332,4 | 308,1 | 282,0 | 299,5 |
Laurentides | 288,7 | 276,9 | 272,4 | 309,1 | 333,5 | 333,7 | 330,5 | 306,2 | 304,3 | 311,2 |
Montérégie | 212,2 | 216,5 | 204,9 | 218,2 | 226,4 | 223,9 | 232,7 | 226,5 | 225,1 | 230,0 |
Centre-du-Québec | 238,4 | 227,2 | 226,2 | 215,6 | 220 | 237,6 | 275,1 | 264,2 | 252,8 | 264,9 |
Ensemble du Québec | 266,6 | 258,4 | 255,2 | 264,1 | 275,6 | 277,6 | 279,6 | 264,4 | 262,2 | 268,8 |
Références
Direction de la protection de la jeunesse (2015). Bilan des directeurs de la protection de la jeunesse/Directeurs provinciaux 2015. Québec, Association des centres jeunesse du Québec, 30 p.
Drouin, C., Lindsay, Dubé, M., Trépanier, M. et Blanchette, D. (2012). Intervenir auprès des hommes pour prévenir l’homicide conjugal. Montréal et Québec : Centre de recherche interdisciplinaire sur la violence familiale et la violence faite aux femmes, 57 p.
Dubé, M. et Drouin, C. (2011). Les contextes de séparation en situation d’homicide conjugal : étude qualitative. Colloque international du CRI-VIFF intitulé « Violence envers les femmes. Réalités complexes et nouveaux enjeux dans un monde en transformation », 30 mai 2011, Montréal.
Gouvernement du Québec (2012). Plan d’action gouvernemental 2012-2017 en matière de violence conjugale. Prévenir, Dépister, Contrer. Québec, Gouvernement du Québec, [En ligne]. http://www.mess.gouv.qc.ca/publications/pdf/SCF_plan_action_violence_conjugale.pdf (Page consultée le 15 septembre 2015).
Perreault, S. (2015). La victimisation criminelle au Canada, 2014, Juristat, vol. 36, no 1. Ottawa, Statistique Canada.
Statistique Canada (2011). La violence familiale au Canada : un profil statistique, 58 p.
Thomassin, K. (2000). La mesure de la criminalité. Bulletin d’information sur la criminalité et l’organisation policière, vol. 2 no 1, 16 p. [En ligne]. http://www.securitepublique.gouv.qc.ca/fileadmin/Documents/police/statistiques/criminalite/bulletin_decembre_2000.pdf (Page consultée le 24 août 2016).